9 mars 2012

Le disque vinyle, plus vert que le cloud ?

Dans la majorité de nos esprits, la musique au format numérique représente une avancée sur le plan écologique. Pourtant en y regardant de plus près, on s’aperçoit que la dématérialisation du son ne rime pas automatiquement avec une technologie plus verte.  Explications.


Il y a déjà un moment que la nouvelle génération d’auditeurs ne contribue plus à garnir les poubelles de déchets “plastico-métalliques” en jetant des CD rayés ou en se débarrassant des deux-titres de boys band passés de mode. Accrochés à leurs écouteurs et oscillant de la tête, ils ont tout à fait l’air de parfaits petits citoyens du monde, n’usant d’aucun support nocif prédestiné à la casse.


Les services numériques de musique Cloud permettent aujourd’hui de dématérialiser la totalité des titres en écoute, mais qu’en est-il de leur stockage, peut-on réellement considérer que le cloud computing soit aussi écologique qu’il est “invisible” ? La société Apple a toujours fait l’éloge de ses appareils en les présentant comme respectueux de l’environnement, moins gourmands en énergie...Quoi de plus simple en effet que de prôner les vertus écologiques de produits devenus immatériels, substituts d’un mode de grande consommation qui a généré des quantités faramineuses de déchets.


Mais qui dit immatériel ne veut pas dire inexistant, bien au contraire. Le cloud computing fait appel à des serveurs et des capacités de stockage de plus en plus conséquents et énergivores pour préserver toutes les données informatiques. Par exemple, le cloud computing center dont dispose Apple en Caroline du Nord est alimenté à plus de 50% par...du charbon ! Le data de Google, lui, requiert ⅓ d'électricité carbonée pour sa consommation totale. Dans un cadre plus global, on peut noter que l’ensemble des “data center” représentent à l’heure actuelle plus de 15% des émissions de gaz à effet de serre de la planète et que leur consommation électrique devrait encore augmenter de 7% d’ici à 2020.

(pour plus d’informations sur l’impact énergétique des data center, vous pouvez consulter le rapport de Greenpeace “How dirty is your data”)



Alors certes le vinyle représente un support en PVC de 30cm de diamètre, certes il peut être amené à alimenter les déchets quotidiens des ménages, mais il existe de plus en plus de raisons de croire que le microsillon peut s’avérer plus écologique que l’immensité du cloud computing.

Dans un premier temps, sa capacité à se recycler est mise en avant par de nombreux fabricants. En effet, les invendus sont très souvent réutilisés par les sociétés de production pour éditer de nouveaux disques vinyles. D’autres s’en (re)servent pour des usages variés - notamment dans le monde de la décoration - où l’on voit fleurir des astuces spéciales vinyles pour décorer un sol, orner un toit, un mur, ou pour servir d’emballage de produit tendance. Dans ce cas, pas de déchets ni production nouvelle de matière première. En transposant au fonctionnement du cloud computing on s’aperçoit que les capacités de recyclage sont tout autre : un titre non écouté sera tout de même stocké et participera malgré lui et quoi qu’il advienne à la consommation énergétique globale du serveur sur lequel il est hébergé.

Secundo, le disque vinyle est apprécié pour la qualité de son qu’il diffuse, mais également pour la beauté du support lui-même (pochette illustrée, authenticité...). En ce sens, il est plus habituel pour un adepte de la galette de conserver ses disques au travers d’une collection, plutôt que de jeter les vinyles dans un moment de lassitude. On ne peut pas affirmer que les adeptes de microsillon soient, par conséquent, plus respectueux de la planète, mais on peut tout de même souligner ce trait comportemental pour en appuyer les bienfaits. Encore une fois, on peut faire la parallèle avec les data center des plus grands groupes informatiques : sur le cloud, la surconsommation est permise, voire de rigueur : il est facile de trouver un titre, de le télécharger (et souvent à moindre coût), de stocker en quantité puis d’envoyer tout ou partie à la corbeille quand bon vous semble. Rarement on a vu une personne entrer chez un disquaire, rafler tous les vinyles de Johnny Cash du magasin, puis jeter sa toute nouvelle collection directement dans le vide-ordures sous prétexte que June Carter n'apparaissait pas sur le titre voulu...

À l’heure où les services en ligne envahissent le globe et tendent à faire muer intégralement les habitudes des internautes, il est primordial de s’intéresser de près aux conséquences et à l’empreinte écologique dégagée par la multitude des centres de serveurs. Bien que les grands groupes informatiques semblent petit à petit se préoccuper de l’impact de leurs technologies respectives (à l’image de Yahoo qui a installé l’un de ses data à proximité des chutes du Niagara pour bénéficier de l’énergie renouvelable hydroélectrique, ou de Google qui a réalisé de gros investissements pour combiner l’énergie solaire et éolienne), il n’en demeure pas moins que la nécessité de stocker de plus en plus de données entraîne une consommation énergétique colossale et sans cesse croissante au niveau mondial.

Bien évidemment, la comparaison entre le marché du vinyle et celui du cloud computing étant totalement démesurée, on peut difficilement désigner un vainqueur dans le duel de l’empreinte écologique. Il est malgré tout intéressant de noter que la technologie du vinyle apparue au milieu du 20ème siècle (il est important de le rappeler) soit potentiellement, et toute proportion gardée, plus propre sur le plan écologique que les technologies immatérielles développées à l’heure actuelle. 

5 mars 2012

L'@ de la guerre


10 Février 2002 : la guerre est déclarée sur la planète web : le royaume supérieur des sites est en pleine ébullition.


Des millions de cliqués se déchirent au coeur d’une rude bataille, chacun aspirant à gonfler ses rangs avec un maximum d’internautes. En tant que cliqué de première classe fraîchement engagé sur le front , Il va me falloir naviguer intelligemment pour atteindre les zones de combats de la toile et défendre mon site pour le bien du royaume.

On entend dire ici que des hordes de cliqués se précipitent dans une ruée vers le triangle d’or. Mais derrière quoi courent-ils réellement? Difficile à dire. Toujours est-il qu’il semble y avoir beaucoup d’intéressés...il ne va pas falloir se faire prier pour regagner le mouvement. Quelle voie emprunter, de quelles armes dois-je me munir, puis-je mener mon combat seul ? Autant de questions qui me traversent l’esprit avant d’entamer mes tribulations virtuelles.

Je le sais, la tâche ne sera pas de tout repos : se faire sa place au pays d’Internet risque de requérir bon nombre de mes ressources. Il faudra que je me munisse des meilleures armes pour rallier le plus d’internautes à ma cause.

J’ai ouï-dire qu’un célèbre navigateur prêtait ses services à tous les webistes. Paraît-il qu’il conduirait les Hommes chez un sage nommé “G” dont la réputation n’est plus à faire. Beaucoup racontent des légendes à son propos, il détiendrait un nombre infini de réponses sur un nombre aussi incalculable de requêtes. Et c’est lui - en personne - qui déciderait de l’issue des plus grands combats en offrant le triangle d’or aux plus vaillants. Mon plus grand souhait étant de défendre ma terre et d’en faire une place incontournable, aimée de tous les webistes, j’imagine que G saura me donner les clés nécessaires à la bonne tenue de mon royaume. Et s’il est aussi influent qu’on le prétend, je vais de toute façon devoir m’en accommoder. Ce triangle d’or que tout le monde convoite, je peux le décrocher - j’en suis certain. En avançant méthodiquement et avec un brin de courage, aucun sommet n’est infranchissable. Mais à quoi ressemble-t-il d’ailleurs ce calice, pourquoi a-t-il l’air si précieux aux yeux de tous les cliqués ?

Afin de ne pas me lancer dans une quête effrénée sans comprendre le pourquoi du comment, je me suis décidé à suivre le chemin tracé par le fameux navigateur pour me rendre chez ce vieil érudit de G. Apparemment, ce vieux loup de mer connaît bien son travail : la route fut très rapide, et sans encombre. Je pourrai lui faire de nouveau confiance à l’avenir..

- “Bonjour G, peux tu m’en dire plus sur le triangle d’or ?”

En l’espace d’un demi battement de cil, Il me donna une réponse précise...je peux confirmer que les histoires que l’on raconte sur son dos et son savoir semblent se vérifier :

- “Enquiro te montrera le chemin, pars à sa rencontre” me lança-t-il  “lui pourra t’aider à en savoir plus sur l’objectif tant convoité”.

G m’ayant confié l’adresse exacte d’Enquiro, il ne me restait plus qu’à me rendre sur place pour trouver la réponse à ma question. Ce dernier m’ouvrit la porte de bon coeur, avant de m’expliquer avec concision la notion du triangle d’or.

Jadis, Enquiro s’était prit à étudier le comportement des webistes à travers les mouvements de leurs yeux. Il s’est alors aperçu que tous ceux qui souhaitaient naviguer dans le monde des cliqués adoptaient un comportement similaire : ils ne s’éloignent que très rarement d’une zone bien précise, représentée par une figure triangulaire tracée dans le coin supérieur gauche de la surface de navigation. Ainsi, les majorité des internautes munis de leurs écrans de voyage auraient tendance à explorer principalement les royaumes présents et visibles à l’intérieur de ce triangle. La visibilité et les intentions d’exploration seraient offerts en priorité à deux ou trois royaumes, deux ou trois sites, seulement...Pour mieux m’en rendre compte, mon interlocuteur m’a fait don d’une carte :



Je comprends mieux désormais l’intérêt d’une lutte sans merci entre les cliqués. Si je veux attirer le plus de webistes possible dans mon royaume, il me faudra dans l’idéal atteindre les contrées de ce triangle d’or. Il n’y aura pas de place pour tout le monde, certes, mais on m’a laissé entendre qu’il existait des solutions pour occuper ou reprendre une position parmi les plus convoitées.